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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 20:47

Le mot d'ordre de grève lancé par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) doit pousser la nation guinéenne à se battre dans deux fronts d'extrême urgence : la bataille pour la satisfaction de tous les points de revendication qui sont légitimement cadrés, et la bataille contre le ton, ou le caractère dictatorial par lequel le président Alpha Condé, profitant de la situation, tente de faire taire notre Etat de droit.

 

La Guinée vient de loin. Nous avons connu la dictature avec Sékou Touré. L'autoritarisme avec Lansana Conté. L'anarchie avec Dadis Camara. Une période de transition porteuse d'espoir avec Sékouba Konaté. 

 

La transition politique, et comme partout ailleurs dans le monde, signifie en quelque sorte le passage dans la douceur d'une situation de frustration vers un climat de fait plus rassurant, cadré, mesurable et paisible.

 

Le pouvoir d'Alpha Condé est le résultat d'une période de transition politique. Un pouvoir résultant du souci majeur de toute la Guinée qui en avait finalement marre des faits répétitifs négatifs. 

 

Alors qu'un tel pouvoir sorti de la lumière des belles réflexions, se permette de se tourner vers des comportements toxiques, inqualifiables, politiquement désobligeants, nous ne sommes pas honorés en tant que guinéens.

 

Le président Alpha Condé insulte et agresse nos belles réflexions nationales. Il sabote notre fragile et timide processus démocratique. Il remet en cause ce qui constitue l'épine dorsale de notre vie en communauté : l'unité de tous les guinéens.

 

Par son sens toxique de voir la vie politique, il n'épargne ni les jeunes, ni les élèves, ni les journalistes, ni les artistes, ni les formations politiques, ni la grande majorité des guinéens qui ne savent pas traiter rationnellement les informations qu'ils reçoivent. Il manque de respect à toute la nation.

 

Pourtant, nous avons bien mérité notre transition politique. Et si tel est le cas, pourquoi allons-nous accepter qu'un seul individu, pour des intérêts personnels, vienne nous inciter les uns contre les autres ? Nous ne devons pas accepter cela. 

 

Le mot d'ordre de grève du Syndicat Libre des Enseignants et des Chercheurs de Guinée est qualifié par le chef de l'Etat de " Grève sauvage ". On aurait compris ce jugement, si Aboubacar Soumah et ses collègues syndicalistes avaient manqué aux procédures légales menant à l'organisation de la grève. Ils n'ont failli à rien.

 

Par contre, nous avons un président qui se jette dans des actions non seulement  illégales, mais aussi et surtout des actions qui sont loin d'être son domaine de compétence, défiant aussitôt les principes de base de la démocratie. Un ramassé de comportements politiques inacceptables. 

 

Et comme toute transition politique veut et doit avoir des lendemains meilleurs, il est inacceptable que les guinéens laissent Alpha Condé réaliser ses desiderata qui sont de plus en plus exigeants et suicidaires.

 

Naby Laye Camara

 

Bruxelles (Belgique)    

 

          

 

 

 

  

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